L’année 2015 a été marquée par la disparition de deux membres de notre troupe qui ont laissé au Groupe Artistique de Moret des souvenirs impérissables.
Jacques Gyger et Madeleine Molin.
Jacques Gyger qui était au GAM depuis sa création en 1942 est décédé en mars 2015 Madeleine Molin qui était au GAM depuis 1960 est décédée en avril 2015.
Deux piliers du GAM nous ont quitté ……
Voici Jacques Gyger, sur la photo ci-dessous accompagné de sa femme Jeanine lors d’un repas du GAM
Voici Madeleine Molin, après avoir été sur scène pendant presque 50 ans elle avait endossé les rôles de souffleuse et de trésorière ….
Madeleine Molin avec Noëlle Champeau lors d’un repas du GAM
L’année 2012 a été marquée par la disparition d’un de nos acteurs, Jean Tuvache, le 29 mai, exactement, à la veille des 70 ans de l’association.
Au cours de l’anniversaire de notre association en juin 2012, nous avons tenu à rendre un hommage à Jean Tuvache avec un diaporama de photos retraçant 35 ans de participation au Groupe Artistique de Moret. Pendant toutes ses années il a été un des piliers de cette troupe, un conseiller, un ami, un monteur de décors, un comédien attendu du public .N’ oublions pas, en parallèle, 15 années passées à l’atelier théâtre de l’OCALM, où il a pu transmettre aux jeunes sa passion pour la comédie, les beaux textes, la musique. Merci pour toute cette « transmission » de culture.
Voici quelques photos pour se souvenir de tous ces très bons moments :
Le texte ci-après, écrit par Johannès Landis et Pierre-Yves Chouadra, des amis de Jean et anciens élèves de l’atelier théâtre, qui décrit bien la personnalité de Jean.
« Articulation
Articule, articule, remue bien les mandibules, qu’il disait, Jean.
(Les) Boulingrin
Spectacle joué au Moulin à Tan, de juin à septembre 2001. 96 représentations.
327 paires de baffes données en scène. 255 coups de pieds au derrière distribués, 1572 insultes proférées. Un record.
Café
Toujours noir. À toute heure. Un sucre toléré.
Citroën
Jean fut le seul garagiste en France à avoir réparé la citroën de M. Citroën lui‐même. Chapeau.
Ecoute
L’écoute des partenaires sur scène, l’écoute des propositions de mise en scène, l’écoute des hommes et des femmes en construction que nous étions, nous qui défilions chez lui parfois jusqu’aux aurores pour lui confier nos joies, nos peines, nos passions, nos découvertes, nos textes et nos chansons.
Enfantin
L’étincelle de l’enfance, qui persistait toujours plus vive, année après année, dans son regard.
Ficelle
Sur scène, on ne dit pas corde, on dit ficelle, on n’emploie pas la couleur verte. Pour souhaiter bonne chance on dit « merde » et interdiction de dire « merci ».
Fouillis
Tectonique des piles. Piles de papiers, de journaux, de livres, de vidéos, de disques. Tout était à sa place, place qui changeait plusieurs fois par jour.
Générosité
C’est par là que cet abécédaire aurait dû commencer.
Harpagon
Un de ses plus grands rôles. Son double, en négatif. Rarement il ne nous parut plus énergique, plus habité qu’en incarnant ce vieillard.
Jouvet
Son maître à penser le théâtre. Il aimait beaucoup à l’imiter. Avec ce phrasé, si caractéristique. Et souvent, dans chaque rôle, il glissait cette intonation qui rappelait celui qu’on appelait le « patron ».
Mémoire
Jean est toujours arrivé en répétition le texte su à la virgule près. Dès le premier jour. Ou le deuxième. Ou le… zut, j’ai un trou. Jean : c’est quoi le texte ?
Monter ses fins de phrases
Le secret de l’art de l’acteur. On peut le révéler aujourd’hui. Tout est dans la manière de monter ses fins de phrases.
Musique
L’autre de ses passions. Il aimait partager la sienne, et découvrir celle des autres, celles des nouvelles générations.
Passion
Il faut tout faire avec passion, ou ne rien faire.
Petit carnet
Pour compléter le mot « mémoire », il faut avouer que Jean notait les allées et venues de sa bibliothèque et de sa discothèque dans un petit carnet, où il spécifiait ce qu’il prêtait, à qui, et à quelle date.
Sensibilité
Instrument dont Jean jouait à merveille, et qu’il nous a appris à apprivoiser.
Télérama
Son missel. Les émissions dignes d’intérêt y étaient repérées par des bulles de stylos pleines de vigueur.
Tendresse
Les embrassades, les gestes doux faisaient partie de sa relation à l’autre, dans la vie comme sur scène.
Vie
Pour moi, c’est la leçon de vie que je garderai de Jean, un façon de vivre qu’il a essayée de nous transmettre : laisser la place à l’autre en soi. »